La Tesla Model Y hybride est désormais une réalité. Bien que cette idée paraisse contraire à la vision d’Elon Musk, un ingénieur autrichien, Frank Obrist, a relevé le défi. Son concept repose sur l’ajout d’un générateur à méthanol permettant d’étendre l’autonomie du véhicule jusqu’à 1000 km. Cette prouesse technique suscite désormais un débat sur l’efficacité et la pertinence de cette technologie hybride face aux véhicules 100 % électriques.
Pourquoi Elon Musk rejette l’hydrogène et les hybrides ?
Elon Musk a toujours affiché son scepticisme envers les solutions alternatives à l’électrique pur. Dès 2022, il déclarait que l’hydrogène était “la chose la plus stupide que l’on puisse imaginer comme système de stockage d’énergie”. Selon lui, l’hydrogène présente des contraintes de stockage et de production trop lourdes pour une application grand public viable. Il en va de même pour les solutions hybrides, qu’il considère comme des compromis inefficaces.
La technologie Hyper Hybride d’Obrist : comment ça fonctionne ?
Frank Obrist n’en est pas à son premier essai. En 2020, il avait déjà modifié une Tesla Model 3 en version hybride rechargeable. Son concept repose sur une batterie réduite à 17,3 kWh, contre 50 kWh pour le modèle original. En complément, un générateur à méthanol de 40 kW recharge la batterie en cours de route. Cette technologie permet une autonomie étendue tout en diminuant le coût global du véhicule.
Un moteur hybride silencieux et performant
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce générateur reste extrêmement silencieux et ne génère aucune vibration. Obrist affirme qu’une pièce d’un centime posée sur le capot du véhicule ne bouge pas lorsque le moteur fonctionne. De plus, le coût du système reste compétitif : environ 1200 € pour le moteur et 2000 € pour la batterie, soit une réduction de 55 % par rapport à une batterie Tesla classique.
Un impact écologique réduit ?
L’argument majeur d’Obrist réside dans l’efficacité énergétique de son système. Avec une consommation de seulement 2 litres de méthanol aux 100 km, le moteur hybride émet 23 g de CO2/km, soit bien moins qu’un moteur à essence (150 g/km) ou qu’un moteur GPL (120 g/km). Cependant, cette solution repose encore sur un combustible et ne constitue donc pas une alternative totalement propre.
A-Fuel : une solution d’avenir ?
Pour pallier ce problème, Obrist a développé un carburant synthétique appelé “A-Fuel”. Celui-ci est produit à partir de CO2 capté dans l’air ambiant et affiche un bilan carbone négatif. Malheureusement, ce carburant n’est actuellement distribué nulle part et son adoption reste un défi de taille.
Quel avenir pour la Tesla Model Y Hybride ?
Tesla n’a aucune intention de commercialiser une version hybride de ses véhicules. L’entreprise préfère se concentrer sur le perfectionnement de ses technologies 100 % électriques. Néanmoins, l’initiative d’Obrist attire l’attention d’autres constructeurs qui pourraient s’intéresser à cette technologie. Si l’industrie automobile adopte le concept de l’hyper hybride, cela pourrait marquer un tournant pour l’avenir des véhicules écologiques.
Conclusion : révolution ou impasse ?
Le projet d’Obrist suscite de nombreuses interrogations. Si la Tesla Model Y hybride apporte une solution à l’autonomie limitée des véhicules électriques, elle pose encore des questions quant à son impact environnemental réel. En attendant, Tesla poursuit sa vision du tout-électrique, tandis que l’avenir des hybrides reste incertain.